23 décembre 2024

Le billet de Christophe PARROT - Episode 4 sur 6 – Le matériel

Dans ce billet, je ne vais surtout pas me placer en juge, en influenceur ou en donneur de
leçon. Je vais juste te faire partager quelqu’une de mes astuce pour te rendre les longs rides
encore plus beaux. On va parler textile, bagagerie, et pour commencer, ce qui peut tout
changer : ta selle.

Passer plusieurs jours le fessier sur une selle, cela peut vite devenir un calvaire, un
cauchemar. Et tout gâcher. Alors qu’avec la selle qui te convient le mieux, rouler restera un
kiff sidéral !

Je ne crois pas qu’il y ait un modèle idéal. Je dirai que chacun a son modèle qui devient
ensuite l’idéal. Et puis nous sommes toutes et tous fabriqués différemment, ce qui rend
l’équation solutionnable que par soi-même.

Une chose est certaine : il faut une selle à son fessier comme chaussure à son pied.
Pour cela, il faut commencer par mesurer la distance entre ses deux ischions. Qu’est ce que
c’est ? Pour faire simple, ce sont les deux os du fessier qui reposent sur la selle. Un à
gauche et un à droite. Et pour éviter d’avoir mal, il faut que ces deux pépères reposent sur la
selle et ne soient pas « bancal » ou « à cheval » sur la tranche. Tu peux les faire mesurer
chez certaines boutiques de cycle. Mais tu peux aussi le faire toi-même, simplement à la
maison. 

Voici le mode d’emploi en 1 minute chrono :

Une fois que tu as la distance entre tes deux ischions, tu peux alors acheter ta selle en
contrôlant sa largeur, pour que tes deus nonos restent bien dessus.
Après, chacun à ses idées, ses conseils : selle évidée au centre, selle en cuir… Tu peux
demander à ton marchand de cycle ce qu’il en pense ou aller sur les sites web et les forums.
Petite astuce : avant d’acheter ta selle chez ton marchand, demande lui qu’il te la prête ou,
au pire, un modèle similaire. La plupart propose cette solution qui te permettra alors de bien
choisir.

A titre personnel, je roule en brooks cuir B17 impérial. Autant sur route qu’en Gravel.
Elle est à ma taille, elle est livrée avec 3 jeux de lacet et elle a un côté vintage. Bon,
l’essentiel est qu’elle soit à ma taille.
Je graisse ma selle tous les un à deux mois. Et plus souvent quand je fais des sorties
longues sous la pluie ou des longues séances de home trainer type e-everesting. Il faut juste
l’entretenir et la nourrir. Désormais, elle est « faite » à mon pédalage, elle est (dé)formée sur
mesure et je dois bien dire que je n’ai aucune douleur, même après plusieurs jours de
pédalage 20h par jour.

Pour la bagagerie, avec le boom du voyage à vélo, tu peux trouver pléthore de marques, de
modèles, de capacités. Là encore, cela dépend ce que tu veux en faire.
Sachant que je peux partir plusieurs jours sans passer par la case « maison » ou
« dropbag », sachant que je mesure 1.88m et chausse du 47, il me faut beaucoup de place
pour rentrer mes textiles et mes chaussures pour les moments où je redeviens dans le
monde civil.

J’ai donc une sacoche de selle de 16l, ce qui me permet d’en mettre « pas mal ». Ensuite,
j’ai une sacoche sous la barre horizontale de mon cadre et une sacoche de guidon.
Tu peux opter pour d’autres options : sacoches sur la fourche, une sacoche qui prendra tout
le triangle de ton cadre… Là aussi, à toi de réfléchir à son utilisation.
Ensuite, et enfin, quelques accessoires qui m’accompagnent dans mes voyages :
- Un troisième bidon, sous le cadre, juste avant le pédalier. Tu trouveras des portes
bidons à fixer avec des colliers plastiques type « serflex » te permettant ainsi de
rajouter des capacités d’hydratation. En période de chaleurs, ne pas se stresser sur
le ravitaillement en eau est une tranquillité cérébrale bien agréable. Ah, aussi, si tu ne
connaissais pas l’astuce : dans chaque village où un cimetière est présent, il y a une
fontaine d’eau potable… Bien agréable quand tu passes plusieurs heures sans voir
un bistro ! Il convient juste de vérifier que la région n’est pas en restriction d’eau car
sinon, la fontaine risque d’être coupée.

- Du papier toilette, toujours
- Un antivol type Hiplok. Il ne te garantira pas tous les vols mais te permet d’aller
siroter une petite mousse sans flipper sur l’avenir de ton deux roues.

- Un couteau suisse, au cas où.

- 4 colliers serflex, capable de tout refixer, de la chaussure dont la sangle est HS à la
fixation du compteur qui s’est cassée

- Des prolongateurs, pour reposer tes bras et éviter d’avoir au bout de 2 ou 3 jours des
fourmis dans toute la main… Pour ton information, ce mal est très courant chez le
cycliste ultra distance. Cela s’explique par la compression du canal carpien… et cela
met plusieurs mois à disparaitre. Pour avoir testé, c’est très chiant.

- Un bivi. Sac de couchage en matière « couverture de survie », il est bien agréable
quand tu veux te poser pour faire une sieste et que la température est assez faible.
Pour l’avoir testé en montagne, pas besoin de garder ta veste polaire en dessous !

- Un petit sachet avec doliprane, petite pipette de sérum pour les yeux, un tube de
crème pour les lèvres, un tube de crème anti-frottement et un tube de crème solaire,
indice 50 (pas simple de passer plusieurs jours avec des cuisses et des avant-bras
cochonou), des bouchons pour les oreilles (pour bien dormir même sous les abris-
bus)

- Deux éclairages avant et deux arrières.
  • Deux arrières, à faire fonctionner l’un après l’autre. Comme cela, même si l’un est déchargé, tu as l’autre et tu tiens toute une journée
  • Pour devant, tu les utiliseras ensemble. Un sur ton guidon, pour éclairer devant toi. Et une frontale sur ton casque. Frontale qui te permettra d’éclairer où tes yeux regarderont quand tu tourneras la tête. Cette frontale est particulièrement apprécié en montagne, dans les descentes de col quand tu enchaines les virages en épingle et que tu cherches à regarder bien au-delà du halo de ton phare avant.
- Une batterie portable et les câbles d’alimentation, pour être autonome entre deux
arrêts resto ou hôtel

- Ton téléphone portable sur le guidon. Il n’est pas nécessaire pour la sortie du
dimanche matin. Mais quand tu passes plusieurs jours sur ton vélo, tu aimes suivre
les messages de tes amis, prendre une photo, appeler tes proches, rechercher la
prochaine boulangerie ou le prochain camping pour un dodo bien mérité. J’ai pour ma
part une fixation quadlock, c’est idéal !

- Et enfin, il faut prendre avec toi un aliment que tu apprécies plus que tout, un aliment
qui est capable à lui tout seul à te redonner le moral. Moi, c’est une boite de foie de
morue et sa fourchette pliable… Quand tu es en pleine nuit et que tu as un coup de
mou, retrouver ce repère et le manger là, assis sur un muret à la lumière de ta
frontale… hum, un moment à part qui te fera un grand bien !

Pour les textiles, il y a les incontournables et tout ce que tu aimeras compléter.

Pour moi, les incontournables, des pieds à la tête :
- Les chaussures. Le plus important reste la taille. Qu’elles soient assez grandes pour
que le pied gonflé par des heures d’effort et la température extérieure trouve toute sa
place. A titre personnel, je prends une pointure de plus.

- Les chaussettes. Autant que ces dernières étaient pour moi hyper importante en ultra
running et ultra trail, autant en vélo elles ne le sont pas. Elles sont à la bonne taille,
assez haute pour ne pas se planter sous le pied, en mérinos pour l’hiver, légère pour
l’été. J’aime bien les chaussettes humoristique, juste pour le fun !

- Le cuissard. Je veille à prendre un cuissard plutôt typé longues distances. Je ne mets
pas un budget inconsidéré dans l’achat de mes cuissards mais j’y mets quand même
le prix. Car ce dernier va être le binôme de ma selle pour lutter contre les irritations et
bobos divers. A ce jour, j’ai un cuissard « café du cycliste » et un « Assos ». Très bien 
les deux. Et dans la sacoche, une paire de cuissarde pour mettre mes petites
guiboles au chaud quand elles auront froid. Faciles à mettre et à enlever, prennent
peu de place et te raviront quand tu auras froid.

- Pour le haut, j’ai le panel indispensable pour tous les temps : court, long, veste pluie
(la DKT est très bien), coupe-vent avec et sans manches… Là, l’important est d’avoir
un textile à la bonne taille pour ne pas être trop serré. Donc, privilégie le confort à
l’aérodynamisme.

- Quelques accessoires que je prends à chaque fois
  • Une doudoune compressée, dans la sacoche. Il arrive parfois, après plusieurs jours de selle, d’avoir froid alors que la température extérieure est estivale. Sans parler des arrêts de nuit lorsque tu quittes ton bivi. Alors rien ne sert de lutter, autant s’habiller. Et rien de tel qu’une doudoune…
  • Un bonnet fin, pour les mêmes raisons
  • Une paire de manchette, pour lutter contre le froid et le soleil… Bien pratique pour éviter les coups de soleil
  • Des lunettes de soleil bien évidemment et des lunettes « blanches », pour pouvoir rouler la nuit sans pleurer et sans le petit moucheron qui te polluera pendant des heures.
  • Une paire d’écouteur avec fils, pour écouter de la musique mais aussi pour appeler tes proches en roulant. Interdit par le code de la route, ils sont à mon sens moins dangereux qu’une voiture conduite par un chauffard alcoolisé… Et avec des fils, pour ne pas les perdre à la moindre secousse !
  • Une brosse à dents et son dentifrice. Et si tu ne souhaites pas t’arrêter à l’hôtel, une petite serviette et un échantillon de savon-shampooing. A titre personnel, je prends la brosse à dents dès que je pars plus de 12 heures. Se laver les dents redonne une sensation de bien être qui te fera gagner une heure de confort !
J’en oublie certainement mais ces quelques lignes vont te permettre de plonger petit à petit
dans le monde de l’ultra, vont commencer à te faire réfléchir à ton prochain voyage à vélo,
vont permettre à te faire réfléchir à 360°. 
Par contre, attention, ces pensées sont addictives.
Une fois que tu les as en tête, le risque est de ne pas décrocher…

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