16 décembre 2024

Le billet de Christophe PARROT - Episode 3 sur 6

Hello les amis pédaleuses et pédaleurs, bienvenus pour ce deuxième épisode de notre
feuilleton « l’ultra cyclisme, c’est quoi ? ».
Pour ce deuxième opus, je vais t’emmener sur mon porte-bagages, dans mes sacoches pour
essayer de développer ce que je considère comme la base de l’ultra cyclisme, sur ce qui est
pour moi le fondement de chaque coup de pédale : le confort.
Avant de partir sur le chemin de ce confort, sur le partage de ces éléments qui nous
permettent d’enfiler les kilomètres comme Tadej les victoires, je voulais te présenter les
autres pièces du puzzle que tu découvriras dans les prochains bulletins. Pour que tu ais une
vision globale de ce qui t’attend. Un peu comme lorsque tu regardes la trace de ta sortie du
dimanche matin et que tu es affalé sur la banquette devant le talk-show du samedi soir,
binouze et bretzels à la main ;
Je vais essayer de donner quelques « tips » à ceux qui souhaiteraient s’essayer au bornage,
à ceux qui souhaitent découvrir ce qu’il y a dans l’arrière-boutique du magasin habituel.
Donc, après ce chapitre sur le confort, je te livrerai ma visio du matériel, de la nutrition, de la
préparation, du « pédalage ». Ce ne sera pas des conseils ou l’expression du savoir car je
ne me sens pas légitime pour cela. Juste pour partager avec toi les différents aspects de
l’ultra, pour te donner envie d’y gouter, du bout des lèvres pour commencer pour ensuite le
dévorer à pleines dents.
Et puis d’ici là, j’espère bien pouvoir en parler « en live » avec toi lors de nos sorties ou via
les questions que tu pourras envoyer via ce blog !
Comme décrit dans les premières lignes de ce bulletin, nous allons partir aujourd’hui tout en
douceur, toute en douilleterie…
Commencer par le confort pour parler d’une activité physique au long court, c’est un peu
contradictoire, antinomique.
Mais bien au contraire… C’est cette recherche de confort qui va te permettre de tenir des
heures et des jours sur la bicyclette. Avec le sourire. Sans trop de douleurs. Avec toujours
autant d’envie. Là, tu te dis que tu t’es trompé de sujet. Ou que je suis en complet décalage.
Ou les deux. Parce que sourires, peu de douleurs, confort, Christophe, t’es certain que nous
allons parler ultra ? Ben oui… Allez, mets bien tes lunettes sur ton nez, on est parti !
Pour pédaler longtemps, il faut le faire dans le confort. C’est peut-être simpliste comme
remarque mais c’est la base. La base de tout ce qui va venir. Le fondement de chaque
réflexion, idée, essai, décision. Le confort doit être le dénominateur commun à tout ce que
nous allons aborder à partir de maintenant. A chaque fois, il faudra passer ta pensée au filtre
du confort. Du plaisir. Sinon, tu resteras sur le bord de la route, sans la moelle pour repartir.
Pour commencer, je me propose de te parler du confort sur ton vélo. Et là, pour moi, il y a un
seul et unique élément à maitriser : ta position.
En effet, pour passer plusieurs heures, plusieurs jours le fessier vissé sur ta selle, il faut
adopter la meilleure des positions, celle où tu n’auras pas de douleur résultant d’un blocage
ou d’un mauvais alignement de tes membres.
Pour cela, je ne connais qu’une seule solution : l’étude posturale, à réaliser dans la plupart
des magasins de cycle.
En fonction des lieux, il te sera proposé des études simple à partir de multiples prises de
dimension. Elles seront ensuite rentrées dans une plateforme numérique qui déterminera tes
« cotations » de longueur, hauteur, largeur… Ces cotations te permettent de valider la
hauteur de selle, son avancement, la distance selle-cintre, la largeur de ton cintre… bref,
l’adéquation idéale. A titre personnel, j’ai réalisé celle-ci, à moins de 100€. Et depuis, alors
que les cervicales coinçaient à partir de 80 bornes, alors que le fessier était perpétuellement
dans le rouge vif, j’aligne les bornes avec délectation.
Dès la mise aux normes de ma position, j’ai senti la différence. Et même après les 1000
bornes et 20 000 de D+ de la RAF, zéro bobo !
A noter que cette étude propose 3 alternatives de position : agressive, médium, confort. J’ai
opté pour la 3 ème version…
Il existe des études plus poussées. Je ne peux pas en parler car je ne connais pas le
résultat. Mais ce que je peux assurer, c’est que cette étude « niveau 1 » m’a permis de
résoudre tous mes soucis de douleurs et qu’à ce jour, aligner les heures n’est plus un
problème pour moi car je suis sur mon vélo comme dans ma banquette, Netflix en moins.
Le confort, c’est aussi le choix du matériel. Je t’en parle très vite car il me semble important
d’y consacrer un chapitre. Là encore, pas pour donner des leçons mais juste pour partager
mon expérience
Le confort, ce n’est pas que le vélo, le textile, les chaussures, la température, l’alimentation,
l’éclairage. Le confort, c’est aussi ce que l’on fait de son ride.
Le confort de l’ultra, ce sont pour moi tous ces moments que je vais m’octroyer, que ce soit
le lieu, l’ambiance et ses composantes. Et ses rituels. En effet, pour moi, savoir s’offrir un
moment particulier, hors selle, est un délice.
Souvent, je pars très tôt dans la nuit. Parce que rouler de nuit est mon premier kiff. Cela peut
te paraitre surprenant et tu te dis « c’est dangereux », « la nuit, c’est fait pour dormir »,
« hors de question que je me réveille tôt pour aller pédaler »…
Rouler la nuit, au petit matin, est un moment à part. Aucun bruit. Moins de circulation. Le
calme. Le compteur ne compte pas car tu es attentif à tout ce qui se passe autour. Tous tes
sens sont en éveil. Tu n’as que le halo de ton phare devant toi et ton écoute. Personne.
Juste toi et ton attention. Tu sais que le jour va se lever, que tu vas avoir le plaisir de vivre
cela. Quoi de plus agréable que de vivre un lever du jour sans stress. Juste pour profiter.
Le confort, c’est s’arrêter au petit matin, juste après ce lever du jour. Cela fait déjà 2, 3
heures ou plus que tu roules et tu vas t’octroyer ta première pause. Cette pause, elle se
prépare. En effet, lorsque tu as préparé ta sortie, tu as noté le nom du village que tu
traverseras à cette heure-là. Et tu auras vérifié sur le net qu’il y a bien un bistroquet ouvert
quand tu traverseras cette commune. Et là, tu poses le vélo, tu t’assois, tu commandes ton
expresso, ta tartine. Tu vas prendre le temps de prendre ce petit déjeuner que tu garderas
longtemps en mémoire. Tu pourras écouter les brèves du comptoir, lire tes messages ou tout
simplement ne rien faire. Prendre le temps de vivre.
Le confort, c’est s’arrêter pour acheter à manger. Tu as faim ou tu sais que tu vas avoir faim
dans quelques temps. Sois patient, je vais en reparler bientôt. Mais une fois que tu auras
achet é ton repas, tu te poseras, où tu voudras, quand tu voudras, pour manger. Sans
contrainte de lieu ou d’horaire. C’est ton choix.
Le confort, c’est aussi prendre le temps d’échanger. Car tu rencontreras du monde sur ton
ride. Que ce soit la boulangère derrière son comptoir ou le cycliste avec qui tu rouleras
plusieurs kilomètres. Dans tous les cas, il convient de ne pas se forcer. Si tu as envie de
passer quelques minutes avec la personne, tu le fais. Si tu as envie d’être seul, tu le dis
clairement.
Je me souviens de ce moment lorsque j’ai fait Paris-Le Touquet-Paris en off. Au petit matin,
sur le retour, un cycliste me rejoint et commence à me parler. J’avais fait l’aller la veille,
dormi 3 heures et repris la route du retour vers minuit. Cela faisait donc plus ou moins 400
bornes que je pédalais et je n’avais pas envie, à ce moment-là, de parler. Pas envie
d’écouter. Alors je me suis permis de lui dire que je souhaitais être seul. Avec beaucoup de
bienveillance et de gentillesse mais je lui ai dit. Il a alors appuyé sur ces pédales et est parti.
Un peu frustré certainement.
Seulement, une dizaine de kilomètres plus tard, alors qu’il était sur le bas-côté et qu’il
réparait une crevaison, je me suis arrêté, je l’ai aidé et nous sommes repartis ensemble. Et
là, il m’a avoué qu’il avait mal pris ma demande mais qu’après réflexion, il l’avait compris et
qu’il respectait. Et pour se faire « pardonner », j’ai pu prendre sa roue pendant plusieurs
kilomètres, ce qui fut je dois le dire assez agréable.
Donc, comme tu l’auras compris, l’ultra distance, c’est le confort avant tout, pour profiter.
Pour cela, il faut tester, recommencer, re-tester. Et découvrir à chaque sortie un nouveau
détail, un petit « plus » qui fera la différence lors de la prochaine. Parce que le confort, c’est
aussi l’assurance de passer une jolie sortie qui nous donnera cette joie intérieure, qui te
donnera cette envie de passer le plus vite possible à la suivante !

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